Stretching : quels exercices d’assouplissement faire avec son cheval ?

Le stretching, les exercices d’assouplissement, vous en entendez probablement souvent parler. Idéale pour aider à la récupération, la séance de stretching est fortement recommandée pour le cheval (mais soyons honnête, pour le cavalier également) pour de nombreuses raisons. Amélioration de l’équilibre, travail dans le confort…. Que se cache-t-il vraiment derrière le terme « stretching » ? Quels exercices mettre en pratique pour votre cheval ? À quel moment ? On répond à toutes ces questions !

Qu’est-ce que le stretching d’un cheval ?

Le stretching est l’étirement latéral et longitudinal des muscles. Le but est donc de travailler sur l’attitude de votre cheval en toute décontraction. Elle doit être assez basse, à déterminer selon l’équilibre naturel de votre cheval.

Les étirements n’ont pas vocation à muscler votre cheval. La musculation demande la contraction du muscle. Cela n’est pas toujours le cas dans le stretching. Tout dépend des exercices envisagés.

Ne négligez jamais l’impulsion lors de l’exécution de vos exercices. Bien que les étirements se fassent dans une attitude plus décontractée, à un rythme parfois plus lent, il est important de conserver l’engagement des postérieurs. Votre cheval doit rester dynamique. Il ne s’agirait pas de confondre stretching et laxisme.

Sur le papier, le stretching peut donc convenir à tous les chevaux. Cependant, veuillez à bien prendre en compte la condition physique de votre cheval et son avancée dans le travail.

Le stretching convient-il à tous les chevaux ?

Oui, si les étirements sont correctement effectués, ils conviennent à tous les chevaux. Le stretching permettra au cheval de concours de travailler sur son attitude et pourra améliorer ses performances. Il offrira un confort ou soulagera certaines douleurs pour les chevaux plus âgés ou en rééducation.

Quand programmer une séance de stretching ?

Pour un cheval de concours, la séance de stretching est le programme par excellence les lendemains de concours. Elle réduira fortement les courbatures causées par le travail de la veille. Mais les étirements sont aussi de très bons exercices à faire avant ou après une séance. En amont, ils permettront à votre cheval de tendre sa ligne du dessus et de mieux fonctionner. Il sera ainsi préparé à l’effort à venir. En fin de séance, les exercices de stretching aideront à la récupération.

Pour les chevaux âgés, ce genre de séances est à prévoir très régulièrement. Elles permettent d’entretenir les (pré)retraités et de conserver un bon état physique général.

Et sujet d’actualité bouillant, le stretching est idéal lors des chaudes journées d’été. Demandant un travail moins imposant physiquement, il permet pour autant de conserver les chevaux au travail. Si vous souhaitez avoir plus d’astuces pour soulager votre cheval en période de fortes températures, nous vous invitons à lire notre article sur le sujet.

Comment organiser une séance de stretching ?

Marchez votre cheval

Étape essentielle mais parfois mise de côté par manque de temps, la détente au pas est importante pour que votre cheval soit dans les meilleures dispositions pour sa séance. Nous vous recommandons, si cela vous est possible, de marcher en extérieur (idéalement) pendant 15 à 20 minutes. Naturellement l’encolure de votre cheval sera horizontale. Avec des rênes assez longues, il est fort possible que votre cheval s’oriente de lui-même vers le bas. Attitude idéale pour entamer un étirement du dos.

On soulignera également que les balades en extérieur sont très bénéfiques pour le moral du couple cheval/cavalier. Alors on ne lésine pas dessus !

Alternative de début de séance

Dans l’éventualité où vous ne pourriez pas profiter d’extérieur, un début de séance en longe peut être une alternative. À réaliser sans enrênement afin que votre cheval soit libre de ses mouvements, il pourra ainsi s’échauffer sans le poids du cavalier sur son dos.

Le travail longitudinal du cheval

Les extensions d’encolure

Attitude assez naturelle, il est cependant assez rare d’observer un cheval la tête vers le bas au trot ou au galop dans son habitat naturel. L’extension d’encolure a pour autant de nombreux avantages :

  • L’étirement des muscles du dos
  • L’étirement des muscles de l’arrière-main
  • La montée du dos

Néanmoins, elle comporte un inconvénient que les cavaliers oublient parfois. Cette extension d’encolure peut entraîner la surcharge de l’avant-main, provoquant le déséquilibre du cheval. Selon l’équilibre naturel de votre équidé, l’extension sera plus ou moins importante.

Par ailleurs, même si le bout du nez de votre cheval s’avance et descend, veillez à ne pas mettre votre cheval dans le vide. Le contact doit être constant, même si les rênes se rallongent.

Pour avoir plus d’informations sur l’extension d’encolure, nous vous recommandons l’article traitant du sujet de Pamfou Dressage.

Les transitions

Qu’elles soient entre 2 allures ou dans l’allure même, les transitions doivent être faites dans le calme et l’équilibre. Le but n’est pas de passer à l’allure supérieure avec un cheval sur les épaules, s’appuyant et cherchant à accélérer. Bien au contraire, il s’agit de conserver la même attitude lors du changement d’allure avec un cheval se portant en avant et léger sur son mors.

Pour cela, il est important pour le cavalier d’apprendre à rendre au bon moment. Dès lors que le cheval se met dans une attitude correcte, c’est au cavalier d’avancer ses mains pour le récompenser.

N’oubliez pas cette notion d’impulsion. Les transitions successives devraient permettre à votre monture de devenir plus tonique et d’abaisser ses hanches à chaque transition descendante.

Le travail latéral

Les exercices de stretching réalisés lors du travail latéral sont plus complets que ceux longitudinaux. Au déplacement effectué vers l’avant, est ajouté un étirement latéral des épaules et des hanches. Mais longitudinal et latéral sont complémentaires. Il est tout à fait possible (et même recommandé, toujours selon le physique et l’avancée du travail de votre cheval) de combiner les 2. En effectuant des transitions lors de votre travail d’incurvation sur un cercle par exemple.

L’incurvation

Elle est définie comme le ploiement de tout le rachis du cheval sur une courbe, de sa tête à sa queue. L’équidé doit s’arrondir sans tomber dans l’intérieur du cercle. Le côté extérieur du cheval est donc étiré, alors que le côté intérieur est lui contracté plus ou moins intensément, selon le degré d’incurvation.

Les figures travaillant l’incurvation

Pour travailler l’incurvation de votre cheval, vous pouvez avoir recours :

  • Au cercle : d’un diamètre variable, allant généralement de 6 à 20 mètres.
  • À la demi-volte (renversée) : composée d’un cercle de 6 mètres de diamètre et d’une ligne droite, elle permet de vérifier la rectitude de votre cheval avant ou après l’incurvation.
  • Le 8 de chiffre et serpentine : courbes successives d’une main à l’autre, ces 2 figures permettent de vérifier la bonne incurvation de chaque côté.

Les cessions à la jambe

À l’aide d’un simple léger pli de l’encolure, votre cheval se déplace en croisant ses membres. L’attitude est généralement moins basse que dans le travail de l’incurvation ou des transitions puisque l’exercice demande plus de mobilisation et d’efforts.

Attention à travailler cet exercice très progressivement. Dans la nature, le cheval n’utilise que très peu ses muscles abducteurs et adducteurs. Soyez donc patient.

L’épaule en dedans

L’exercice d’assouplissement imparable, le cheval évolue sur 3 pistes tout en étant incurvé autour de la jambe intérieure du cavalier. Tout en étant légèrement incurvé, votre monture mobilise ses épaules en piste intérieure alors que ses hanches restent, elles, sur la piste.

Cela permet d’assouplir bien évidemment les épaules, mais également une partie assez rigide de la colonne vertébrale du cheval : les vertèbres dorsales du garrot.

Outre l’assouplissement, cet exercice permet de travailler l’engagement du postérieur extérieur.

Tout comme la cession à la jambe, l’épaule en dedans mobilise les muscles abducteurs et adducteurs.

Pour travailler de manière plus approfondie l’épaule en dedans, retrouvez l’article de l’IFCE sur le sujet.

Le stretching est bénéfique tant pour l’assouplissement, que pour l’équilibre et la souplesse de votre cheval. Au travers d’étirements longitudinaux et latéraux, vous obtiendrez également un meilleur contrôle des hanches et des épaules. Veuillez cependant à respecter le rythme de votre cheval lors des exercices. Selon sa morphologie et sa condition physique, les étirements pourront être plus ou moins difficiles à réaliser. Gardez en tête qu’un cheval décontracté n’est pour autant pas un cheval en sous-impulsion. Un manque de cadence réduirait les efforts de votre séance. Enfin, si votre cheval se défend pendant la séance de stretching, c’est qu’il n’est probablement pas encore prêt pour l’exercice ou que vos aides sont trop dures. Reprenez le temps de faire un exercice plus facile. Il faut parfois savoir reculer pour mieux sauter (ou s’étirer).