La Charente Libre en parle : En selle vers la croissance

Etapes de fabrication d'une selle sur-mesure d'équitation en cuir faites en France
Etapes de fabrication d'une selle sur-mesure d'équitation en cuir faites en France



 » Nous réalisons plus de 70 % de notre chiffre d’affaires à l’export. Et notre plus gros business se trouve en Amérique du Nord», avance Xavier Lenrouilly, le président d’Antarès Sellier, une société spécialisée dans la confection de selles destinées aux cavaliers.

Au saut d’obstacles entrepreneurial, cette PME n’est pas loin de réaliser un sans-faute. Lancée à

Saintes, en 2000, avec quatre salariés, celle-ci vient d’emménager aux Gonds, à quelques kilomètres, et emploie désormais 145 personnes dans ses ateliers.

«Nous avons plus que doublé la surface de l’entreprise pour atteindre 4 300 m2», détaille Marie Picquet, la responsable du service marketing et communication. Finis les modèles ébauchés sur un coin de table dans la cuisine: Antarès a su conquérir une clientèle exigeante et imposer son savoir-faire dans ce milieu feutré. «L’un de nos objectifs était de fabriquer du haut de gamme made in France. Les gens ont désormais une bonne image de notre marque, nous en sommes très fiers», sourit Xavier Lenrouilly qui sponsorise des cavaliers capés, en lice pour les Jeux olympiques. Ce succès, Antarès le doit à son savoir-faire artisanal et à ses selles sur mesure et personnalisables.

«Elles sont adaptées à la fois aux cavaliers et aux chevaux. Plusieurs milliers de combinaisons sont possibles: la position du siège, sa longueur, sa largeur, l’épaisseur de certaines pièces», décrypte Marie Picquet. Chaque pièce réclame au moins 17 heures de travail, du contrôle des cuirs français à leur découpe en passant par la couture des pièces et la tension des peaux sur la selle, une opération physique et méticuleuse impossible à mécaniser.

Prix de départ pour ce type de selle: 3 650 euros. 25 millions de chiffre d.affaires d.ici 5 ans

Antarès a également développé une gamme de prêt-à-porter plus accessible et des accessoires comme les brides ou des casques. Pour investir ce créneau, Antarès a racheté en 2015 une entreprise à Buenos Aires, en Argentine. «Ils avaient aussi un savoir-faire que nous avions besoin d’acquérir, notamment sur les arçons, la structure centrale de la selle, explique Xavier Lenrouilly. Jusque-là, nous avions des fournisseurs anglais et français. Mais c’est comme si un constructeur automobile ne fabriquait pas ses propres châssis… Cet achat nous a permis de faire un bond qualitatif.»

Les selles sur-mesure restent, elles, exclusivement conçues en Charente- Maritime, affirme le président d’Antarès. Avec, en ligne de mire, des produits adaptés aux exigences du haut niveau sportif. «Nous sommes tous les enfants d’Hermès mais Antarès n’est pas une maroquinerie de luxe. Nous misons davantage sur les équipements sportifs et techniques. Nos produits doivent être un paramètre de la performance des cavaliers», estime Xavier Lenrouilly.

Après avoir réalisé un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros en 2019, Antarès espère atteindre les

25 millions d’euros d’ici cinq ans. «Nous prévoyons de recruter une vingtaine de personnes de plus dans nos ateliers et d’autres à l’étranger, au Canada ou en Italie notamment. Notre croissance se

fera avec de nouveaux produits, mais aussi en misant sur ces pays où nous ne sommes pas encore»,

assure le président de la PME. L’Allemagne constitue également un enjeu fort pour Antarès: «Ce pays

reste notre plus gros marché en volume en Europe. Mais les Allemands qui ont de très bons résultats en compétition sont très exigeants. Nous devons montrer que notre made in France est meilleur que leurs produits». Pour y parvenir, le sellier saintais forme lui-même ses salariés. Pas d’autre choix: dans ce domaine, les formations sont rares. «Nous avons complètement intégré cette nécessité», confirme Xavier Lenrouilly. À tel point que le nouveau siège d’Antarès, aménagé dans un ancien magasin totalement transformé, comprend des appartements réservés aux stagiaires. «Le logement était souvent un frein pour eux. Se loger pour quelques mois est toujours difficile», résume Marie Picquet.

Chaque pièce réclame au moins 17 heures de travail, du contrôle des cuirs à leur découpe en passant par la couture des pièces et la tension des peaux sur la

selle.

Photo F.P.

Nous avons prévu de recruter une vingtaine de personnes au siège, et d’autre au Canada et en Italie. »